Dans ce livre, Nathalie Sarraute rassemble des souvenirs de ses onze premières années. La singularité de sa démarche repose surtout sur le fait d'explorer des sensations éprouvées pendant son enfance, restées informulées et qui lui paraissent utiles pour comprendre ce qu’elle a vécu profondément dans les premières années de sa vie. Toute son œuvre romanesque est faite de l’analyse de ces mouvements intérieurs qu’elle appelle des « tropismes ».
Roland Barthes par Roland Barthes, 1975
« Quand il paraît en 1975, Roland Barthes par Roland Barthes fonde cette lignée d'autoportraits qui connaîtra un tel développement dans la littérature française contemporaine.
Par l'étoilement d'une centaine de fragments classés selon l'ordre alphabétique, Barthes évoque principalement son œuvre et sa vie intellectuelle, non sans ménager une place importante à son enfance et à quelques traits plus intimes. Fini le temps des Mémoires d'outre-tombe ou même de l'autobiographie plus ironique mais très composée que représentent Si le grain ne meurt de Gide, ou Les mots de Sartre. C'est désormais le fragment qui devient l'outil le plus efficace pour chercher à se dire. » Claude Coste
Exil, Saint-John Perse, 1942
«Celui qui erre, à la mi-nuit, sur les galeries de pierre […] Celui qui s'est levé avant le jour...» Dans ce beau recueil de poèmes, Saint-John Perse part à la recherche de ses origines en caractérisant ses ancêtres par le métier qui était le leur, tous proches de la mer ou de la science, et il le fait avec un puissant lyrisme.
Notes de chevet, Sei Shônagon, 1966
Écrits au début de l'an 1000 par une dame d'honneur de la cour impériale japonaise, les 162 rouleaux des Notes de chevet de Sei Shônagon sont un classiques de la littérature universelle. Ils n'ont cessé d'engendrer des inventaires et accumulations pour dire une époque ou faire un autoportrait toute en nuances.
Je me souviens, Georges Perec, 1978
Ces « je me souviens » ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées. […]
Il arrive pourtant qu'elles reviennent, quelques années plus tard, intactes et minuscules, par hasard ou parce qu'on les a cherchées, un soir, entre amis. Georges Perec.
Mon Amérique commence en Pologne, Leslie Kaplan, 2009
Leslie Kaplan est Américaine. Elle est née à Brooklyn mais elle vit en France depuis son enfance. Et même si « son Amérique » commence en Pologne dont sa famille est originaire, les USA ont été pour elle, dans un premier temps, une référence à partir de quoi regarder et penser sa propre vie. C’est dans cette lumière, à travers elle, que passent ses premières années parisiennes, quelque chose de pas installé, de mobile, de ludique et de grave. Viennent alors les années 60 et la politique, les films, les livres, les chansons et les poèmes, des rencontres, des découvertes, être là où on est, à l’intérieur du monde. Vivre et penser toutes les dimensions en même temps, amour, sexe, politique, ville, idées.
Eau sauvage, Valérie Mréjen, 2004
Un homme âgé s'adresse à divers interlocuteurs que l'on suppose être ses enfants, ou peut-être même sa fille Valérie. Des paroles familières, qui nous rappellent les reproches, les conseils, les précautions, les paroles anxieuses, les sermons, etc. que l'on a tous, un jour, entendu d'un parent. Justesse et humour, restitution des manies langagières et marqueurs d'époque, sont les aspects les plus frappants de ce récit.
Chronique d'hiver, Paul Auster, 2013
L'auteur, sexagénaire, dirige son regard vers l'arrière, sur son parcours, loin d'une autobiographie classique ou d'un bilan intime. Une méditation sur la fuite du temps, à travers l'axe du compagnonnage avec le corps. Nous nous intéresserons à la partie du récit de Paul Auster qui appréhende tut particulièrement le corps dans sa spatialité.